Les actualitĂ©s naturalistes du nord de la Seine-et-Marne – juillet 2020

Par Antoine Kita, adhérent et administrateur.

     Juillet, c’est les vacances pour une partie de nous. Pour les oiseaux, c’est loin d’ĂŞtre le cas ! Les parents s’activent encore dans tous les sens : les derniers, arrivĂ©s courant mai, voient leurs jeunes commencer Ă  sortir et s’Ă©manciper petit Ă  petit. Pour ceux qui se mettent au boulot plus tĂ´t, il est possible qu’ils fassent une seconde nichĂ©e, phĂ©nomène rĂ©gulier comme chez les MĂ©sanges bleues, charbonnières…

     Juillet, c’est aussi du passage migratoire. Et les migrateurs, c’est toute l’annĂ©e, bien que l’on parle plutĂ´t de migration lors des heures de pointe : migration prĂ©nuptiale (printemps), et migration post-nuptiale (automne). En effet, on peut retrouver des limicoles (chevaliers, bĂ©cassines…), qui ont un cycle migratoire diffĂ©rent et parfois bien Ă©talĂ© selon les espèces et les diffĂ©rentes populations.

     Juillet, offre Ă©galement de sacrĂ©es surprises, tout comme ces Sternes caugek (Thalasseus sandvicensis), ou encore ces 3 Labbes parasite (Stercorarius parasiticus), connus pour leur fâcheuse habitude Ă  harceler les mouettes pour faire rĂ©gurgiter leurs repas, miam ! Tout cela au site des Olivettes Ă  Trilbardou. On peut supposer qu’il s’agit de migration automnale plutĂ´t prĂ©coce. Ă€ noter que ces deux espèces sont gĂ©nĂ©ralement vues en migration en longeant la cĂ´te.

   

Labbe parasite (Stercorarius parasiticus) © M.Petitours

 

Une autre espèce sent dĂ©jĂ  venir son heure de dĂ©part : c’est le cas des Martinets noir (Apus apus), qui, Ă  peine arrivĂ©s 3 mois plus tĂ´t pour se reproduire, repartent dĂ©jĂ .

Le saviez-vous ? Le Martinet noir ne se pose presque jamais : il dort en vol, il mange en vol, il s’accouple en vol, et ne se pose qu’au bord de son nid pour nourrir ces jeunes. Les jeunes, avant de devenir mature et de pouvoir se reproduire Ă  leur tour, ne se poseront pas pendant plus de 500 jours !

     Juillet, peu de vent, de la chaleur et du ciel bleu, un temps idĂ©al pour observer les odonates (libellules), dĂ©marquant leur territoire chacun Ă  leur manière : patrouiller sans jamais se poser, ĂŞtre Ă  l’affĂ»t immobile et prĂŞt Ă  rĂ©agir au premier venu…

Gomphe à pinces (Onycogomphus forcipatus) © A.Kita

Un Ă©tang, une mare, un ru, une rivière, augmentera nettement les chances d’en voir. Les zones humides leurs sont vitales pour vivre, vu qu’elles passent 90% de leur vie sous l’eau, et sous forme de larve ! Leur phase d’adulte et de reproduction est très courte : de quelques heures Ă  une ou deux semaines, leur phase larvaire : de une annĂ©e Ă  six ou sept ans pour les très grosses espèces.

On peut donc dire que les libellules ont une double vie ! Les larves d’odonates sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme les “supers prĂ©dateurs” des milieux comme les mares ou rus, car elles sont très voraces, pouvant manger petits poissons, autres larves d’insectes… dont des cousines Ă©loignĂ©es plus petites !

Facebook
Instagram