Les actualitĂ©s naturalistes du nord de la Seine-et-Marne – mai et juin 2020

Par Antoine Kita, adhérent et administrateur.

Ca y est, le dĂ©confinement a eu lieu, l’activitĂ© a repris petit Ă  petit, et pendant ces dernières semaines, les observations ont elles aussi repris rapidement. Mais attention, toujours en respectant les gestes barrières si vous prospectez Ă  plusieurs !

Les tout derniers oiseaux nicheurs arrivent courant mai : Rousserolles (Acrocephalus sp.), Blongios nain (Ixobrychus minutus), Hypolaïs polyglotte (Hyppolais polyglotta), et Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) se partagent les derniers coins de nature restants. Les deux premiers autour et dans les roselières et les deux derniers dans les secteurs bocagers.

Le Blongios nain (Ixobrychus minutus) © J. Botinelli

Une des trois espèces de Rousserolle nicheuses dans le nord du dĂ©partement  possède une drĂ´le de capacitĂ© : imiter des dizaines d’autres espèces ! De la Perruche Ă  collier en passant par l’Hirondelle rustique, pour terminer sur un Pic Ă©peiche… Il s’agit de la Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) dont vous pourrez entendre le chant mĂ©lodieux ci-dessous.

En cette période, la quasi-totalité des oiseaux hivernants sont partis. Mais certains individus restent pour nicher, ce qui explique que l’on puisse observer dans la région quelques poussins de Canard chipeau, Fuligule milouin et morillon. A noter aussi, la reproduction du Garrot à œil d’or (Bucephala clangula), régulière depuis au moins deux saisons : au moins sept jeunes sur le site des Olivettes à Trilbardou.

Mai, c’est aussi la pĂ©riode des derniers migrateurs, cette fois non nicheurs, notamment les limicoles, mais aussi les guifettes. Quelques observations de Guifettes noire (Chlidonias niger) et Guifette moustac (Chlidonias hybrida) Ă  Trilbardou ou au Grand-Voyeux, ou encore d’un Pluvier argentĂ© (Pluvialis squatarola) Ă  Trilbardou.

Parlons un peu d’autres choses que des oiseaux ! Dernièrement, dans un endroit mĂ©connu sur la commune de Vendrest, de très jolis et très rares papillons ont Ă©tĂ© observĂ©s, ils ne ressemblent  à aucun autre : ce sont les Zygènes, pour la plupart friandes des prairies, lisières de forĂŞts, pâtures…C’est dans une petite prairie bien fleurie oĂą ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes deux espèces : la Zygène des ThĂ©rĂ©siens (Zygaena viciae) et la Zygène des bois (Zygaena lonicerae).

Beaucoup d’autres peuvent se ressembler, mais celles-ci ne possèdent que cinq tâches rouges sur leur robe noire (par contre parmi les espèces Ă  cinq tâches, l’identification est rĂ©servĂ©e aux spĂ©cialistes !).

 Pour la Zygène des bois (Zygaenea lonicerae), il s’agit seulement du deuxième secteur connu en ĂŽle-de-France. L’autre secteur ayant Ă©tĂ© dĂ©couvert en VallĂ©e du Petit-Morin il y a quatre ans. Avant cela, l’espèce n’avait pas Ă©tĂ© notĂ©e dans la rĂ©gion depuis plus de 40 ans !

La Zygène des bois (Zygaena lonicaerae) © A.Dehalleux

Cette dernière partie montre encore une fois que des dĂ©couvertes naturalistes sont encore possibles, mĂŞme dans la rĂ©gion de France la plus peuplĂ©e et urbanisĂ©e. Alors surtout ne pas hĂ©siter Ă  prospecter le moindre petit bout de friche, prairie, bois, Ă©tang… mais aussi Ă  faire remonter vos observations, par exemple en les saisissant sur les bases de donnĂ©es rĂ©gionales (Faune-idf, Cettia-idf) ou en les transmettant Ă  l’équipe de l’AVEN du Grand-Voyeux !

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